à quatre jeunes chrétiens, nous voulons créer
une ferme accueillante proche de Bernay, Eure :

La Ferme
Espérance

ON PEUT VIVRE
INTENSEMENT
AVEC PEU

Laudato Si 223

C'est 'fair'

1 éthique

En Bref :

Dans le village de Malouy (46 route de Bournainville), la Ferme Espérance sera un lieu de vie intergénérationnel où les habitants chercheront à « vivre intensément avec peu » grâce à une vie de communauté impliquant une amitié sincère, le partage de biens et services, l’accueil des plus pauvres et la sobriété dans la manière de vivre et de faire la fête. Ce sera aussi un lieu ancré sur son territoire par son ouverture au voisinage, son implication dans la vie locale et ses activités, notamment agricoles. Nous souhaitons que ce soit un écotone entre chrétiens et écologistes.

liseret

Heureux les invités au banquet

VISION

La planète ne nous supportera plus très longtemps annoncent les scientifiques. Beaucoup d’entre nous ressentent le malaise d’un mode de vie inadapté qui détruit l’environnement. Et la faiblesse des réactions malgré les alarmes indique qu’il faut un changement profond dans nos organisations, nos habitudes et nos conceptions.

Nous voulons une ferme où collaborer avec le vivant pour l’aimer davantage et subvenir sobrement à nos besoins. Nous voulons une maison pour mettre en commun nos moyens et nos volontés vers la cohérence évangélique, et pour pouvoir la partager dans l’accueil.

Le changement que nous appelons de nos vœux a une portée politique en passant de cœur en cœur. C’est un bien qui tend à se répandre toujours à travers des expériences joyeuses. C’est un changement progressif qui se joue principalement au niveau spirituel lorsqu’on réalise que ce qui a du goût dans la vie n’est pas l’accumulation matérielle, mais des moments qui ne coûtent rien à la planète « dans les rencontres fraternelles, dans le service, dans le déploiement de ses charismes, dans la musique et l’art, dans le contact avec la nature, dans la prière. »

Pour faire advenir en nous cette conversion continue, nous avons besoin de ressorts positifs, de ce tandem entre le travail et la fête que l’on trouve dans l’esprit paysan, dans le calendrier liturgique et dans la vie familiale.

L’expérience de joie se nourrit de relations. Au sein des Ferments d’Espérance, nous partageons la joie d’avoir rencontré Jésus qui transforme notre vie. Il est la personne que nous souhaitons à chacun de rencontrer et qui est susceptible de mettre leur vie en chemin de sobriété joyeuse. En créant un lieu de rencontres, nous voulons donner à nos voisins l’occasion de vivre des moments de contemplation de la nature, des moments de partage chaleureux, des moments d’expérimentation d’un mode de vie cohérent, des moments de rires et de fêtes et dans tout cela recevoir l’amour de Dieu.

Parce que la joie grandit quand elle se partage, nous voulons être proches des gens qui nous entourent, en développant l’accueil et en allant à la rencontre, par les métiers de certains, les vacances d’autres, par les temps de fêtes ou de solidarité. Nous voulons nous engager pour notre territoire, avec les amis d’aujourd’hui et de demain, et dans notre paroisse. Nous voulons aussi accueillir au-delà, nos proches qui souvent habitent en ville, et plus spécialement les pélerins, ces marcheurs en recherche et dont le chemin pourra trouver refuge chez nous. C’est pourquoi nous voulons être proches du chemin de Rouen au Mont Saint Michel. Notre vocation est aussi dans la rencontre entre les milieux catholiques et écologiques.

Cherchez d'abord le Royaume

MISSION

Dans un premier temps nous allons consacrer un hectare de terrain au maraîchage sur sol vivant. Le maraîchage diversifié demande du travail et permet de répondre à la base des besoins alimentaires, avec peu de ressources. Il permettra d’assurer une bonne partie des besoins des habitants ainsi que de développer les liens de voisinage par la vente directe. Comme c’est un métier difficile, nous nous concentrerons sur la réussite de cette activité avant de démarrer vraiment les autres. 

Cependant, à titre expérimental et vivrier, nous pourrons rapidement avoir une basse-cour, des chèvres, des essais de blé jardiné, des ruches, un peu de boulangerie, ainsi que notre production de bois de chauffage ; autant d’activités saines auxquelles nos invités pourront goûter, sur ce terrain de 4ha.

Nous avons à cœur de partager nos tâtonnements, c’est pourquoi nous prévoyons en plus des logements privés des espaces communs qui permettent d’accueillir grandes tablées et doux dormeurs. 

Outre un lieu accueillant, il va falloir que nous soyons connus et appelants, en créant des occasions de visite, en cultivant notre réseau local et en œuvrant pour développer le chemin du Mont Saint Michel et les liens écolos-cathos.

Nous souhaitons proposer des chantiers découverte, accueillir des woofeurs et nous nous préparons à accueillir des personnes en difficulté pour les aider à se reconstruire.

Nous nous donnons les moyens d’assurer une bonne entente collective, d’une part par l’implication de chacun des membres du collectif et d’autre part en nous donnant des règles de vie et en nous entraidant dans la vie sobre. Nous aurons ainsi au moins un temps de prière commun, un repas et une réunion par semaine, mais bien davantage avec les différents chantiers que nous partagerons, en intérieur comme en extérieur.

Nous travaillerons ensemble pour avoir chacun et en commun des espaces douillets, en isolant, en décorant, en créant des meubles, en intégrant avec soin des usages économes tels que des toilettes sèches bien pensées ou le chauffage au bois. Nous ferons aussi des produits maison.

Le travail domestique est aussi celui de la transmission : nous projetons notamment de faire l’instruction des enfants et un jour si possible une petite école domestique.

Aimez-vous les uns les autres

ÉQUIPE

Pierre _ j’ai rencontré Edouard et Maïa en prépa ingé il y a dix ans. Avec d’autres, nous partagions le goût des choses simples ; ces amitiés me portaient vers le haut : nous avons organisé de beaux événements, édité des carnets de chants, rencontré de nouvelles personnes. Ensemble nous avons découvert l’appel écologique du Pape François.

Edouard _ ce groupe m’a aussi porté et nous avons tenu à le faire vivre après nous être dispersés. Mes études m’ont mené à Toulouse où j’ai réalisé une thèse en éco-conception, tout en me demandant comment trouver un job respectueux de l’environnement.

Maïa _ quand nous nous sommes avoués des sentiments, j’ai rejoint Édouard à Toulouse. Nous y avons fondé notre famille, et vécu deux ans en cité. J’y ai pris des engagements de référente en écologie dans le diocèse et dans l’école d’ingénieur où j’enseigne.

Pierre _ c’est grâce à l’inspiration de ces amis que j’ai osé prendre le temps de découvrir les agricultures alternatives, d’abord en choisissant l’Agro après Polytechnique, puis en voyageant dans différentes fermes. Un projet d’insertion de jeunes par le maraîchage m’a mené à Bernay ; j’y ai rencontré Lidwine.

Lidwine _ je me suis découvert une passion pour l’agroécologie à l’ESA d’Angers, et après 3 années à conseiller les agriculteurs, je devais passer le pas. Encouragée par des amis de Bernay, j’ai atterri sur une ferme en maraîchage sur sol vivant (MSV) à 30km au sud pour y apprendre le métier pendant deux ans. La rencontre avec Pierre et l’idée de pouvoir vivre dans un collectif nourrissent mon désir de m’installer.

Pierre _ loin des villes j’ai trouvé en Lidwine le cadeau que Dieu me réservait. Nous aspirons tous deux à nous installer et elle rejoint mes intuitions de vie commune et d’accueil. Cela m’aide à m’ancrer dans la vie associative et chrétienne du territoire depuis 2 ans : ferme-école, conservatoire de graines, week-ends de mission en paroisse, temps forts de l’Eglise en rural… Nous nous marions à Bernay fin octobre !

Edouard et Maïa _ déjà convaincus que seule une communauté rurale permettrait de vivre nos aspirations à une écologie intégrale, l’arrivée des enfants a renforcé cet appel. Lorsque Pierre nous a présenté Lidwine et tandis qu’Edouard arrive au bout de sa thèse, nous nous sommes décidés ; quelle providence alors de trouver à 10 km de Bernay le poste de chercheur qui lui correspond !

Nous n’avons pas vocation à n’être que quatre : déjà il y a les enfants, Charles et François, et ceux à venir, qui feront aussi la vie de ce lieu. Il y a aussi plusieurs personnes qui nous ont manifesté leur intérêt pour ce projet. Laurence est motivée pour passer une première année d’essai avant de se former pour devenir chevrière et s’installer avec nous dans 2 ans. Nous espérons être une dizaine d’adultes, n’hésitez pas à vous inviter !

Nous ferons tout pour que notre ferme soit soutenable et que nous puissions vivre de notre production tout en nourrissant la communauté locale.

Nous souhaitons nous inscrire dans les beaux projets déjà amorcés dans le territoire, comme celui de semences paysannes, le tiers lieu In Situ, l’école des Semeurs, le café associatif, la mission rurale du diocèse, Église Verte. Nous serons comme un « éco tone », c’est-à-dire un espace de bordure, particulièrement riche, entre chrétiens et écologistes.

Ne vous modelez pas sur le monde

ÉTHIQUE

Nous voulons tenir l’exigence évangélique et écologique d’une économie du don, qui nous permette de vivre. Une rémunération du travail (en maraîchage pour Lidwine & Pierre et dans la recherche pour Édouard) mais pas de dividendes, et une place pour la gratuité dans l’accueil des plus pauvres. Économie du don aussi dans la mutualisation, les chantiers collectifs et le troc sur place ou avec les voisins.

Voilà ce que nous considérons comme juste : un équilibre entre culture et nature, entre travail et joie, entre gratuité et valorisation… un équilibre qui n’est pas un arbitrage mais un renforcement mutuel.

Le maraîchage sur sol vivant (bio) est une technique qui repose sur trois principes : ne pas travailler le sol, ni l’écraser et ne pas le laisser nu, car ces actions (artificielles) dégradent le potentiel de vie dans le sol, l’une par destruction, l’autre par étouffement, la dernière à cause des UV ou des pluies qui emportent la terre. 

Ainsi respecté, le sol regorge d’une microfaune qui le rend fertile, car ces petites bêtes aèrent le sol, stockent l’eau, produisent de la nourriture et l’acheminent aux plantes. Des indésirables peuvent aussi se développer mais de manière contrôlée puisque les plantes sont robustes et les populations animales s’équilibrent. C’est cohérent avec la pratique du maraîchage puisqu’on cultive toute une diversité de fruits et légumes, et avec l’agriculture biologique puisque les plantes sont naturellement protégées et fertilisées.

On utilise donc très peu d’outils lourds et on travaille beaucoup à la main ; le compromis pour être efficace est d’utiliser des bâches qui vont étouffer les plantes sauvages sans ruiner le sol. Dans la mesure où l’on arrive à commercialiser correctement, le MSV est souvent considéré comme la solution viable qui permet de travailler le plus naturellement.

Nos autres activités agricoles s’inscriront dans cette logique : soutien de la biodiversité et respect du sol, mécanisation et intrants minimisés, vente directe et diversifiée.

Les statuts de la SCI permettent de trancher les sujets financiers en cas de litige, mais on n’y recourt qu’après discussion. La forme privilégiée de décision est l’adhésion générale à un projet après échange et levée des objections éventuelles, ce que permettent les temps communs. Ce système est dit holacratique.

Elle se pratique au sein de deux collèges : celui des associés de la SCI pour les décisions financières structurelles, et celui des habitants (qui restent au moins deux mois) pour les projets quotidiens et le règlement intérieur. Quand un vote est nécessaire, chaque personne a une voix et une majorité des deux tiers est requise.

liseret

Faites vous un trésor dans le Ciel

PLAN

Vous pouvez nous écrire à dohet.pierre@gmail.com.

N’hésitez pas, si vous avez une question, ou pour un encouragement. Vous pouvez aussi faire connaître notre projet.

Des espaces seront réservables pour recevoir des amis ou accueillir des wwoofeurs : le principe est, pour quelques jours, de travailler en échange du gîte.

Si vous vous posez des questions, nous pourrons envisager de vous louer une chambre pour plusieurs mois, pour que vous expérimentiez ce style de vie. En tant qu’habitant vous prendrez part aux décisions de vie quotidienne.

Enfin vous pouvez intégrer les Ferments d’Espérance à fond, nous ferons une place pour chacun, au besoin avec des habitats légers, et nous trouverons une solution financière pour que vous preniez des parts de la SCI.